Innondation

Installation interactive

Cette installation place le spectateur au cœur d’une image, l’invitant à faire corps avec un monde en submersion. Inspirée des recherches d’Itzhak Goldberg sur les installations immersives, la pièce met en scène le spectateur, à la fois observateur et acteur. L’image centrale est une photographie de la crue du Thouet, dans laquelle le spectateur est immergé. L’incrustation vidéo, soutenue par un décor en fond vert et un banc, induit une expérience participative où la passivité initiale se transforme en engagement.

Ce procédé fait écho à Telematic Vision de Paul Sermon, où des participants interagissent à distance via une retransmission en temps réel. Contrairement aux représentations catastrophiques de Maarten Demmink, qui sculptent l’architecture à travers les ravages de la nature, cette œuvre ne cherche ni l’esthétisation du désastre ni une vision dystopique.

Loin d’un futur lointain, les paysages actuels portent déjà les marques du bouleversement climatique. Inspiré par Patrick Boucheron à la lecture de Le temps qui reste, ce projet interroge la manière dont les crises écologiques sont perçues et représentées. Les inondations, dont l’intensité a augmenté de 20 % en 60 ans selon le climatologue Robert Vautard, ne sont plus des projections, mais des réalités visibles et tangibles.

Cette installation propose ainsi une mise en situation mesurée, loin de l’apathie provoquée par l’accumulation d’images catastrophiques dénoncée par Dork Zabunyan. En immergeant physiquement le spectateur, elle engage une réflexion sur l’impact humain et la transformation progressive de nos paysages. Cette pièce confronte la dualité entre stabilité et disparition, entre ce qui reste et ce qui s’efface.